De plus en plus apprécié par la jeunesse basque, le jeu de mus se transmet de génération en génération. En 2013, il est même entré au PCI (Patrimoine Culturel Immatériel), à l’instar de la pelote basque ou des Fêtes de Bayonne. Rencontre avec Ttotte Elgue, président de la Fédération française de mus et Alain Lafontaine, membre du bureau, chacun veillant, aux côtés d’une équipe dédiée, à la promotion du jeu sur le territoire et au-delà.
Le jeu de mus se joue à l’école, en tournois dans les bars et les restaurants, à la maison en famille ou entre amis. Ce jeu de cartes, typiquement basque, fait de plus en plus d’émules, notamment auprès des jeunes. Selon les historiens et philosophes, les origines du jeu de mus remonteraient avant le XVIIIe siècle. Au cours de leurs épopées, les marins basques auraient découvert et importé ce jeu de cartes au pays. Aujourd’hui, le mus est bien ancré comme un jeu traditionnel basque. « Mus signifie museau ou faire la moue puisque dans le jeu de mus, il y a beaucoup de signes, le visage est très expressif » explique Alain Lafontaine, membre du bureau de la Fédération française de mus, association créée en 1978. Il existe trois championnats : le championnat général, ouvert à tous ; le championnat « dames » et un championnat « jeunes », ouvert aux joueurs de moins de 21 ans.
Le mus, prisé par la jeune génération
Le mus est devenu une activité à part entière dans les cours d’écoles : “cela nous rassure car on se dit que la relève est assurée ! », s’enthousiasme Ttotte Elgue. Le mus est un jeu de stratégie et de réflexion, mais c’est aussi un jeu avec lequel il faut apprendre à rester naturel lorsque l’on bluffe ! C’est d’ailleurs son unique point commun avec le poker. Le jeu de mus est intergénérationnel, “comme le montre l’exemple d’une jeune fille âgée de 13 ans, qualifiée au championnat dames, qui joue en équipe avec sa grand-mère.” raconte Alain Lafontaine. Quant aux fameux signes, ils sont très codifiés : « Deux rois : on se mord la lèvre ; deux as, on tire la langue ; avec 3 cartes identiques, on sourit d’un côté », précise le Président de la Fédération. Mais gare aux faux signes ! S’il existe des nuances en termes de pratiques dans certains villages, le mus est un jeu réglementé qui prévoit des sanctions en cas de non-respect des règles.
Devenir un vrai muslari
« Pour devenir muslari, rien de tel que la pratique ! », s’exclame Ttotte Elgue. « Le mieux est de commencer par regarder les tutoriels du site web de la Fédération pour comprendre les 4 phases du jeu, puis d’entrer dans un groupe de joueurs expérimentés qui prendront le temps d’expliquer les règles », ajoute Alain Lafontaine. Le jeu se compose de 40 cartes dans lequel on distingue 4 familles : épées, pièces, bâtons et coupes. Le but du jeu est de posséder les meilleures cartes, ou de le faire croire à la partie adverse afin de la faire capituler et obtenir ainsi le maximum de points. La partie sera gagnée par le binôme qui remportera trois manches de 8 hamarreko (soit 40 points).
Êtes-vous prêts à devenir la Reine ou le Roi du bluff ?
Fédération française de mus : Centre Départemental Nelson Paillou, 2 All. des Platanes, 64100 Bayonne – 05 59 14 19 12
La page Facebook : https://fr-fr.facebook.com/ffmus
Le site Internet : https://www.federation-mus.fr/