Ramuntxo, Berger urbain à Anglet

Rendez-vous était pris à 8h30, quelque part à Anglet

Ramuntxo m’attendait au bord du chemin, béret vissé, pour aller “réveiller les brebis”. La campagne était encore blanche, figée dans ce froid de fin novembre qui rend le silence plus dense. La porte de la bergerie s’est ouverte dans un souffle. À l’intérieur, une quiétude presque palpable, un calme qui vient autant des bêtes que de la bienveillance du berger.

Seuls les chiens trahissaient l’excitation du départ, pour eux, la journée commençait vraiment.

Ramuntxo, un personnage !

Chaque matin, Ramuntxo Clausell emmène son troupeau d’une centaine de brebis, principalement des Manex, sur un terrain défini pour pratiquer l’éco-pâturage. Ici, rien n’est forcé. Pas de pression, pas de rendement. La nature fixe le rythme, et le berger s’y ajuste avec une forme de respect qui force l’admiration.

On le sent immédiatement : il aime ses bêtes, il connaît leur monde, leur langage, leur humeur. Ramuntxo a ce caractère entier, sûrement indispensable pour faire ce métier. Mais pour lui, ce n’est pas un “métier”. C’est une façon d’être au monde, un engagement presque instinctif, guidé par une idée simple : vivre en suivant le cycle naturel des choses.

La cohérence de la nature.

Après un petit kilomètre dans la boue, les ronces, les champs plein d’eau, nous arrivons sur un terrain laissé en friche. “Ça fait trois semaines qu’elles y sont, tellement il y avait à manger.” Ici, aucun apport, aucune ration. Les brebis mangent ce qu’elles choisissent, ce qui se trouve sur leur chemin et leur donne envie. Une logique efficace, profondément cohérente.

Ramuntxo est un berger “sans terre”, mais il a trouvé sa place en apportant un service qui a du sens. Il travaille pour des collectivités, des associations, des particuliers. Il travaille dur. Mais on voit tout de suite que le sens est ce qui l’anime.

Un philosophie au delà de l’aspect pratique.

Il est aussi fier de ses bêtes. Chaque année, il défile avec elles pour Olentzero à Anglet, une trentaine de brebis derrière lui. Ça lui tient à cœur. Et quand il en parle, on comprend pourquoi : c’est un engagement profond, presque viscéral, pour un mode de vie qu’il défend.

Une fois le troupeau installé, on redescend vers la cabane. On partage un café chaud, on parle nature, saisons, humains. Sous ses airs un peu abrupts, Ramuntxo est de ces personnages attachants, qui marquent. Ceux dont la sincérité ne se joue pas, elle se vit.

Il m’aura même presque donné envie d’aller sortir les brebis tous les matins ! 

Ramuntxo à aussi quelques pottoks et des chèvres. Il me raconte que deux d’entre elles étaient attachées à un piquet, elle porte encore les marques de la corde. Elles sont mieux ici oui ! C’est l’heure de les nourrir, elles resteront au chaud encore un peu aujourd’hui.

Un lien avec le territoire.

Au fil de la matinée, on comprend surtout une chose : l’éco-pâturage, c’est mieux sur tous les plans. Pour l’écologie, parce qu’il régénère les terrains sans machines ni produits. Pour l’économie, parce qu’il offre une solution simple, durable et accessible. Pour la culture, parce qu’il maintient un savoir-faire et un lien au vivant qu’on perd trop souvent de vue. Et au cœur de tout ça, il y a des hommes comme Ramuntxo Clausell.

Son entreprise, Ramuntxo Clausell /Jardibasque, c’est le travail d’un paysagiste et berger sans terre, mais surtout d’un homme qui a choisi d’habiter son territoire avec sens.

Pour le contacter : 06 61 23 26 48 et il à même instagram ! @ramuntxoclausell