Créée par Jean-Patrick Mothes, passionné de vélo et de son territoire, Ahuña Gravel est une course singulière qui se tient chaque automne, au cœur du Pays Basque. Pendant cinq jours, des cyclistes venus d’horizons variés parcourent routes, chemins et pistes au rythme du Gravel, ce vélo hybride qui relie l’asphalte aux sentiers. Ce challenge consiste à traverser les sept provinces du Pays Basque, en moins de 100 heures et en totale autonomie. Plus qu’un défi sportif, Ahuña se vit comme une immersion : dans un territoire, ce Pays Basque qui vit et respire l’authenticité, une communauté, une aventure intime et collective où l’effort compte autant que le partage. Le Gravel devient alors un art de vivre.
Quant à Cyrille et moi, nous étions présents non pas comme coureurs, mais comme bénévoles sur la finish line, répondant à l’appel lancé dans une newsletter d’Ahuña. Passionnés de Gravel, nous avions à cœur de vivre l’événement de l’intérieur, en accueillant les finishers sur la ligne d’arrivée. Les plus rapides avaient franchi la ligne avant même notre arrivée, mais nous avons tout de même assisté aux arrivées suivantes : un moment fort et inoubliable.

Une arrivée différente de ce que j’imaginais
Je m’attendais à une ligne d’arrivée poussiéreuse en montagne. C’est finalement au bout d’une impasse, sous une simple tente siglée « Ñ », que les finishers concluaient leur aventure.
Sur la place du Fronton de ce petit village basque, les enfants jouaient en trottinette, les parents savouraient leur café ; un mariage se célébrait.
Loin des effusions de joie et du tumulte, l’arrivée se faisait presque en silence. Les premiers étaient déjà passés, incroyablement rapides. Nous n’avons vu que six finishers franchir la ligne, chacun avec son histoire : un Solo épuisé, un Trio né de la solidarité, un Duo de fêtards hors délai mais heureux. Ici, pas de médaille ni de classement : chacun vit son aventure.

Pas de foule, mais une proximité authentique
Je pensais manquer “la vraie histoire”. En réalité, je découvrais une autre vérité : l’essentiel n’était pas le chrono, mais les liens qui se tissaient. Là où je croyais voir des sportifs, j’ai rencontré des personnes.
Le moment le plus fort eut lieu non sur la ligne d’arrivée, mais autour d’une grande tablée. Le soir, coureurs, familles, bénévoles, organisateurs se sont retrouvés. Dès l’apéritif, la mère du vainqueur s’est confiée : une conversation inattendue et touchante. Tout au long du repas, anecdotes et confidences ont circulé. Ce n’était plus un événement sportif, mais un repas de famille improvisé.
Avec Ahuña, ce qui frappe, c’est moins la difficulté du parcours que la chaleur des liens : le Trio solidaire, le Duo joyeux, le père et son fils réunis par la même passion. Plus qu’un sport, une expérience collective, à taille humaine, dans l’esprit basque de simplicité et de partage.
Parmi nous, le premier arrivé, en un temps record d’ailleurs. À ses côtés, son père, lui aussi finisher. Leur complicité racontait la transmission et le dépassement. Avec Ahuña, on ne franchit pas la ligne seul, mais porté par ceux qui comptent véritablement.

Une course à taille humaine, au-delà de la performance
Ici, chaque coureur est reconnu, chaque bénévole nommé. Loin des grandes foules, Ahuña Gravel cultive l’art du proche et du vrai. Cette simplicité rend au sport une dimension rare : celle de l’humanité retrouvée.
C’est l’esprit du Gravel qui relie tout. Rouler au Pays Basque, c’est goûter à la liberté : distances infinies, nature brute, arrêts spontanés pour admirer ou photographier. « À vélo, on voit beaucoup plus. On est dans l’instant présent. », me confiaient le Surfeur vainqueur, et son père. Pour eux comme pour nous, le vélo est une façon de voir le monde, au rythme juste.
En arrivant, je pensais aider. En repartant, j’ai compris que j’avais franchi moi aussi une ligne : celle qui sépare le spectateur du participant. Participer, ce n’est pas seulement pédaler : c’est s’asseoir, écouter, partager. Et sentir qu’on fait partie d’une famille éphémère.

Merci à Jean-Patrick pour cette invitation à vivre une aventure superbe, humaine plus que sportive.
Ici, l’aventure se vit ensemble, sur la selle comme autour d’une table. Pour rejoindre la prochaine édition, retrouve toutes les infos auprès d’Ahuña Events.
Instagram : @ahuna_events
Site Internet : www.ahuna.eus
Email : [email protected]
Crédits Photos : Adrien Ballanger / Ahuña Events
2 réponses
Merci beaucoup, Patricia, pour votre message !
Votre regard de bénévole de la première heure me touche d’autant plus. Vous décrivez si bien l’esprit Ahuña, ce mélange de partage et de belles surprises que JP réussit à créer à chaque édition.
C’est un vrai bonheur d’avoir pu le vivre. Et je suis heureuse d’avoir pu retranscrire un peu de cet esprit dans mon texte.
Ahuña !!!
Marie
Bénévole de la 1ère heure avec l’Ahuña tri, désormais sur le challenge Gravel, j’ai plaisir à lire votre article, qui traduit parfaitement l’esprit de ces hommes et femmes qui s’engagent, parfois sans se douter où ils vont mettre leurs roues, J.P n’est jamais à court de surprises !!!
Je ne sais pas qui sont les plus dingos dans l’histoire, J.P et ses challenges qu’il peaufine…jusqu’à la dernière minute…
ou les sportifs qui viennent et reviennent les relever…
avec l’esprit Ahuña insufflé par J.P, simplicité, partage et belles rencontres.
Ahuña !!!
Merci