
Il est 5h30. Bermeo dort encore, on sort tout juste de l’obscurité. Le réveil pique… mais Mamita est là, maîtresse des lieux de la petite pension qui à accueilli cette courte nuit, avec son sourire plein de joie, elle à prépapré le petit dé !
Une tartine de pan con tomate et un café savouré, cap sur sur Gaztelugaxe !
En haut du parking, le silence, pas un chat en cette heure bien trop matinale !
Pas de temps à perdre, le sentier plonge, et nous avec… On entame la descente presque en courant, guidés par cette urgence douce de ne pas rater le moment. Les pierres défilent sous nos pieds, l’air est déjà tiède, la lumière gagne du terrain et le ciel s’éclaire.


Puis elle apparaît : Gaztelugatxe.
Le nom claque comme une promesse. Une île reliée à la terre par un pont de pierre, comme une épée sortie de l’océan. À son sommet : l’ermitage de San Juan, minuscule et indomptable, posé là comme un défi aux éléments.
On dit qu’ici, au Xe siècle, des moines venaient chercher l’isolement. Plus tard, les corsaires, puis les pèlerins, puis aujourd’hui sans doute bien plus nombreux, les amoureux de Game of Thrones (eh oui, la série y a planté son décor pour Dragonstone). Mais ce matin, il n’y a que nous. Et ce vertige doux d’être seuls dans un lieu que la foule prend d’assaut à la moindre heure décente.
Le jour se lève en silence, lentement.
La lumière glisse sur la pierre, embrase le ciel, dore les herbes folles au pied de la chapelle. L’océan, lui, prend feu. Un sillon rouge fend l’eau, comme tracé à la règle depuis l’horizon. Le calme d’un lever de soleil et la promesse d’une nouvelle journée ou tout est possible rend le moment magique. Le bruit des vagues raisonne dans la baie, les oiseaux, maîtres du lieu, virevoltent. On est reconnaissant, en communion avec cette nature de nous laisser partager ça



L’ascension démarre, il nous reste quelques marches à franchir. Que vous soyez croyant où non, ce lieu est empreint de spiritualité, on y sent tant d’énergies qui vibrent et vous enveloppent, vous donne de la force pour grimper et arriver à cette chapelle.
En haut, vous pourrez peut-être y sonner 3 coups de cloches( pas si vous venez tôt comme nous, mais la paix vaut bien ça ! ) et faire un voeu !
Nous, on a préféré le silence du matin. Il valait bien tous les carillons.
Prenez le temps de souffler. De regarder. D’inspirer fort.
Ce n’est pas juste une belle vue, c’est une énergie qui traverse.
Un moment suspendu, qu’on garde au creux du ventre pour les jours un peu gris.



Puis il faut redescendre les marches et attaquer la montée jusqu’au parking.
Mais cette fois, les jambes sont plus légères. Et vous aussi.
Maintenant, la journée peut commencer. Et franchement, vous êtes déjà un peu des héros.