Il faut sauver l’Hermione

L’autre jour, je suis allé voir le chantier de restauration de l’Hermione à Anglet . J’y ai croisé des bénévoles : passionnés, engagés, qui donnent de leur temps, de leur sueur, avec le sourire. Je les ai écoutés, observés le travail, senti l’urgence. Ça m’a touché, et je veux partager ça avec toi, pour que tu comprennes pourquoi ce navire extraordinaire mérite qu’on le protège tous ensemble.

L’Hermione : qu’est-ce que c’est ?

L’Hermione est une réplique fidèle d’une frégate du XVIIIe siècle, rendue célèbre pour avoir embarqué le marquis de La Fayette vers les États-Unis en 1780 afin de soutenir les insurgés dans leur lutte pour l’indépendance. Ce navire n’est donc pas seulement un beau bateau en bois : c’est un symbole fort de liberté, d’alliance et d’audace, qui raconte un morceau d’histoire entre la France et l’Amérique.

Sauver l’Hermione, c’est garder vivant un morceau d’histoire qui nous parle encore aujourd’hui : le courage de ceux qui ont traversé l’Atlantique, l’amitié tissée entre la France et les États-Unis, et le génie des charpentiers de marine. C’est aussi rappeler que l’Hermione est sans doute la réalisation en bois la plus complexe jamais construite en France. Préserver ce navire, c’est protéger un patrimoine maritime unique, capable de toucher aussi bien les passionnés d’histoire que les simples curieux en quête d’émerveillement.

Sa reconstruction, fidèle au modèle original du XVIIIe, a commencé à Rochefort dans les années 1990. Après des milliers d’heures de travail et la mobilisation de centaines d’artisans et bénévoles, l’Hermione a été mise à l’eau en 2014. 

Elle a ensuite navigué à plusieurs reprises, traversant l’Atlantique jusqu’aux États-Unis en 2015, suscitant partout enthousiasme, fierté et émotion.

Pourquoi elle est immobilisée à Anglet

Depuis 2021, elle est à Anglet (sur le port de Bayonne), en cale sèche, pour un très gros chantier d’entretien (ou “grand carénage”) afin de réparer la coque, rénover des bois abîmés, remettre à neuf ce qui le doit. 

La présence du champignon xylophages a été détectée au printemps 2021, lors d’un carénage à La Rochelle.

Le transfert à été réalisé à Anglet car Rochefort ne disposait pas de la forme de radoub nécessaire pour intervenir. 

Les zones touchées sont localisées à l’avant et à l’arrière ; le volume atteint a été chiffré à ~40 m³, soit ≈ 7 % de la structure bois.

Le chantier est colossal, à la fois technique et coûteux, et les financements peinent à suivre. Aujourd’hui, le budget total est estimé à 10 millions d’euros. La moitié a déjà été réunie, soit environ 5 millions, ce qui a permis d’avancer sur près de 50 % des travaux. Mais il reste encore autant à trouver pour espérer voir l’Hermione reprendre la mer.

idées reçues

Avant de venir découvrir le bateau, j’avais entendu pas mal de rumeurs. L’une des plus tenaces raconte qu’il y aurait eu un mauvais choix de bois dès la construction : sa qualité, son séchage, ou encore son assemblage… Bref, de quoi alimenter les conversations d’“experts en construction navale du dimanche soir” 😉

Mais tout ça reste au stade d’opinions et de spéculations. On entend aussi souvent que “ça coûte trop cher pour ce que c’est”. Alors j’ai posé la question directement aux responsables de la rénovation. Leur réponse est limpide : “une frégate de bois, ça demande une attention permanente. Ce ne sont pas des choix malicieux, mais les effets du temps, du matériau, de la mer et du climat.”

Et au fond, c’est ça qu’il faut retenir : si on laisse l’Hermione se dégrader, on ne perd pas seulement un bateau, on perd un symbole de liberté et de mémoire vivante.

Les pros, les bénévoles, le chantier une mobilisation hors-norme

Il y a des professionnels : charpentiers de marine, spécialistes du patrimoine, entreprises qui savent manier le bois, la charpente navale. Mais aussi plus de 500 bénévoles qui se relaient toute l’année, impliquées pour faire avancer les travaux, entretenir le navire, accueillir des visiteurs, expliquer le chantier.

Même quand elle est à terre, une frégate de ce type demande une surveillance constante : prévenir la rouille, contrôler les assemblages, entretenir les cordages, protéger contre l’infiltration d’eau ou les parasites du bois… Ce n’est pas seulement “laisser le navire au sec”, c’est un travail normal et quotidien.

Pourquoi venir visiter 

C’est hyper intéressant. Tu peux assister à une visite guidée du chantier, explorer le navire, aller jusque dans la forme de radoub, toucher du doigt ce patrimoine vivant. 

Les visiteurs attribuent une note de 4,6 sur 5 sur Google à l’expérience, ce qui montre à quel point c’est apprécié. (Immersion, guide passionné, authenticité, “on se sent proche du navire”, etc.)

Tu apprends, tu sens le bois, tu vois les artisans au travail. Ce n’est pas un musée statique : c’est vivant, ça bouge ! 

Comment tu peux aider

  1. Venir faire une visite guidée  : en payant un billet, tu aides à financer les travaux.
  2. Assister aux concerts ou événements organisés sur le bateau : ces moments financent également le chantier.
  3. Devenir bénévole si tu as un peu de temps : accueil visiteurs, médiation, aide aux petits travaux.
  4. Faire un don ou adhérer à l’association Hermione-La Fayette.
  5. Parler autour de toi : informer, sensibiliser. Si plus de monde sait, plus de soutien, plus de financements.
  6. Signer leur manifeste, histoire de montrer ton soutien sans contre partie financière.

https://fregate-hermione.com

Forme de radoub, 12 avenue de l’Adour – 64600 Anglet – France. 

Email : [email protected].

 Tél : + 33 (0)7 84 99 75

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