Entre mémoire et murs. Le festival Points de Vue #9 est lancé

Si tu as aimé l’énergie des précédentes éditions, prépare-toi à une immersion encore plus riche cette année. Le festival de Street Art Points de Vue revient pour transformer Bayonne en une immense galerie à ciel ouvert.

Retiens bien les dates : le cœur de l’événement se déroule à Bayonne du 15 au 19 octobre, avec des résidences d’artistes qui commencent dès le 1er octobre dans les communes voisines.

Cette neuvième édition se place sous le signe d’une grande réflexion. Alors que le Musée Bonnat-Helleu de Bayonne s’apprête à rouvrir, le festival pose une question fondamentale : quel est le destin des œuvres créées dans la rue, souvent éphémères, face à celles conservées dans un musée ? L’enjeu est de mettre en lumière deux univers qui se croisent plus qu’ils ne s’opposent : le Musée assure la conservation et la transmission alors que l’art urbain s’expose au temps, acceptant sa fragilité et parfois même sa disparition. Cette année, le festival établit un partenariat inédit avec le musée pour engager ce dialogue, faisant de cette édition un événement unique autour de la mémoire et de la fragilité du patrimoine.

Les artistes de multiples nationalités, connus et reconnus dans le monde entier, répondent présents. Que ce soit à la peinture, au rouleau, à la bombe, au collage ou au pochoir, Bayonne est le support de création pour ces artistes.

On fait quoi pendant le festival ?

Le bon plan, c’est de passer une journée en plein air au cœur de Bayonne, en privilégiant les moyens de déplacement doux. (À pied, à vélo, en bus) pour aller voir les artistes en action ou les fresques réalisées lors des précédentes éditions.
Vous trouverez ici la carte des œuvres : https://carte.pointsdevue.eus/ (en cliquant sur l’icône « les œuvres » vous allez pouvoir identifier les œuvres de toutes les éditions).

Points de Vue est avant tout une expérience conviviale. Le festival prévoit des performances, des ateliers, des visites guidés, une table ronde, une séance de cinéma et des expositions et bien d’autres choses. L’inauguration se fera par une performance chorégraphique et un concert hip-hop le 15 octobre. L’art urbain ouvre des espaces de discussion, crée du lien et relie les habitants à leur territoire.
Tu trouveras le programme complet de l’événement par ici

Je te recommande également de suivre les réseaux sociaux de l’événement :
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Voici une liste non-exhaustive de ce qu’il ne faut pas que tu loupes durant ce festival :

Participer à une visite commentée à pied ou en tuk tuk

Les visites sont encadrées par les médiateurs culturels du festival afin de permettre aux visiteurs de découvrir les fresques et leurs histoires.
Attention, je te recommande fortement de réserver.
https://www.pointsdevue.eus/visite-a-pied-commentee/
https://www.pointsdevue.eus/visite-en-tuk-tuk/

Assister à un atelier

Le village du festival se trouve Square Gambetta et accueille une kyrielle de rendez-vous et de stands sur le thème de l’art urbain. Retrouve dans le programme tous les ateliers, soirées et rencontres qui se tiendront chaque jour du festival.
https://www.pointsdevue.eus/programme/

La galerie Kaxu accueillera une exposition exceptionnelle de Mai Lucas

L’exposition photo « Maï Lucas, Hip Hop Diary of a Fly Girl, 1986-1996 », cette photographe a grandi avec l’émergence du hip-hop à Paris et te propose un témoignage ultra-précieux sur la genèse de cette culture en France. Tu vas plonger dans l’intimité d’une jeunesse en quête de nouveaux codes, vibrant d’une énergie brute et d’une liberté d’expression incroyables. Attends-toi à y voir des clichés emblématiques de figures, capturant une jeunesse française multiple et métissée. C’est une véritable machine à remonter le temps, qui te montre comment la rue est devenue un espace d’expression et de liberté.


Le festival s’étend sur deux autres communes du 1er au 14 octobre

Points de Vue déploie aussi ses projets à Ciboure et Hasparren avec des résidences « Artistes en territoire », affirmant que l’art dans l’espace public crée du lien entre villes et villages du Pays Basque.

À Hasparren : Mioshe est invité à créer une œuvre murale qui fait écho à un témoin de l’histoire ancienne : la pierre d’Hasparren (une inscription gallo-romaine). L’intervention se fait sur le mur à gauche Harana, mettant en dialogue mémoire et culture basque (la pelote).

À Ciboure : Muraleslian (Lian Murales) travaille sur la mémoire des inondations fluviales et des grandes marées qui ont marqué le secteur (comme celle de 1958). Elle interroge la façon dont ces traces continuent de façonner le rapport des habitants à leur territoire.

Les Artistes Incontournables à Bayonne

Le programme propose des œuvres puissantes qui t’invitent à repenser le lien entre l’art, la ville et l’histoire.

1. C215 : L’Héritage de Bonnat à l’Air Libre

L’artiste de renommée internationale C215 (Christian Guémy) est à Bayonne pour un projet ambitieux. Son parcours, intitulé « C215 autour de Bonnat », se déploie dans le quartier des musées (Petit Bayonne). Il réalise sept portraits au pochoir inspirés des œuvres de Léon Bonnat. Tu verras notamment des figures comme Victor Hugo ou un autoportrait de Bonnat habiter l’espace public. C’est une nouvelle façon de faire vibrer les collections du musée avant sa réouverture.

2. Mioshe : Faire Revivre Lapurdum

Retrouve Mioshe (Antoine Martinet) pour une grande fresque au Square Bergeret. Son œuvre, qui précédera la rénovation du site, est nourrie par l’histoire de Bayonne, autrefois appelée Lapurdum à l’époque romaine, et par la collection d’objets antiques du musée. Il déploie un univers pictural qui fait dialoguer l’histoire ancienne et la ville contemporaine.

3. MonkeyBird : La Longévité de l’Art Urbain

Neuf ans après leur première intervention, le duo bordelais MonkeyBird revient sur l’avenue Jean Jaurès. Pour la première fois au festival, ils vont restaurer et enrichir Le Passeur, leur fresque créée en 2016. Leur démarche nous rappelle que les œuvres dans la rue partagent la vulnérabilité de nos existences, et qu’entretenir leur trace est un devoir collectif.

4. Nadège Dauvergne : L’Enfance en Contraste

Dans le quartier de Habas La Plaine, Nadège Dauvergne investit un mur en face d’un jardin d’enfants. Son projet s’inspire de la toile Italienne (1869) de Bonnat pour engager une réflexion sur l’enfance et sa place dans l’espace public. Son travail est reconnaissable à sa technique de mélange optique : un enchevêtrement de hachures colorées qui forment une image vibrante et lumineuse lorsqu’on prend de la distance.

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Coordonné par la Communauté d’Agglomération Pays Basque, le Festival Points de Vue a été initié en 2017 par le centre d’art Spacejunk Bayonne, devenu galerie Kaxu en juin 2023.

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