Ludovic Dulou fait partie du club très fermé des watermen. Constitué d’hommes qui partagent une culture unique issue du sauvetage côtier, faite d’amour de l’océan et de dépassement de soi.
La quarantaine affutée, il se dit volontiers gascon, et revendique une culture pyrénéenne et aquitaine. D’une enfance à Grignols, ce fils de rugbyman et petit fils de maraîchers garde un attachement viscéral à la terre, parsemé de souvenirs de pêche et de chasse. Mais l’homme est aussi et surtout aquatique : il le réalise vers 6 ou 7 ans, lorsque, hyperactif, il trouve une paix inédite, dans une simple piscine, sous l’eau. Plus grand, il passera de l’eau chlorée à l’eau salée, MNS tous les étés sur le redoutable littoral landais et ses baïnes. Il s’initie à la culture des lifeguards venue d’Australie, s’entraîne dur pour sauver des vies, ce qui l’amène naturellement vers les compétitions de watermen. Et les titres s’enchaînent : triple champion d’Europe de paddleboard longue distance, triple vainqueur de l’Oceanman International de Capbreton, double vainqueur dans sa catégorie d’âge de la mythique Molokai à Hawaï, plus récemment champion d’Europe de pirogue hawaïenne bi-places, et on en passe…
Aujourd’hui Ludovic Dulou a créé Ocean Outrigger, une structure de vulgarisation des sports de glisse et d’endurance. Ça, c’est pour le travail. Mais son engagement associatif lui tient aussi énormément à cœur : membre fondateur du Belharra watermen club, l’un des rares clubs du genre en Europe, lui et une équipe de passionnés initient et perfectionnent enfants et adultes au sauvetage côtier, à la pirogue et au paddleboard (www.belharrawatermenclub.net).
Si vous deviez résumer votre pays basque en 3 mots :
Le vert, la houle, la famille.
Fermez les yeux… quel est le son qui vous vient à l’esprit quand on vous dit « pays basque » ?
Des voix d’hommes en cœur dans une Eglise.
L’image ?
Une maison basque dans la nature.
Le goût ?
Le TTORO (soupe de poissons).
Qu’est-ce qui vous éloigne du pays basque ?
L’urbanisme et le stress.
Qu’est-ce qui vous y ramène ?
L’océan ou la montagne.
Quel est l’endroit le plus lointain/inattendu ou vous avez trouvé une trace du pays basque ?
Aucun si ce n’est en Gascogne…
Votre plus belle découverte au pays basque?
Les gens d’ici, hommes et femmes, qui sont imprégnés de la culture de ce pays, qui aiment leur pays Basque.
Votre plus belle ballade au pays basque?
Trop de belles balades partout, mais je dirais une balade marine, entre le Jaizkibel, le Cap Figuier et le port de Pasaia…
Votre plus beau souvenir ?
Un moment particulier, que j’ai vécu plusieurs fois et qui à chaque fois m’émeut autant : lorsque je grimpe la Rhune en courant le soir, que je suis seul en haut, et que je vois à mes pieds une mer de nuages, le soleil qui se couche, et le golfe, de San Se jusqu’au Landes… les endorphines de l’effort aidant, je trouve le spectacle à la fois vertigineux et émouvant !
L’endroit du pays basque qu’il vous reste à découvrir ?
Certaines zones côtières d’Hegoalde (Mutriku) et certaines zones à l’intérieur du pays Ipparalde ( St Palais.)
Votre restaurant préféré?
Du coté Basque espagnol il y a de petits villages de pêche ou l’on mange de très bon turbot grillé avec de délicieux chipirons. Mais si je vous donne les noms, adieu la tranquillité ! Allez je vous donne un nom quand-même, à Ciboure cette fois : Arrantzaleak !
Votre épicerie ou producteur local préféré ?
Le marché de St Jean de Luz, les mardi et vendredi matin, les hommes et femmes qui nous apportent des produits superbes travaillés avec leur tripes, ils aiment ce qu’il font.
Votre lieu de vie diurne préféré?
Certains petits coins près de chez moi à Socoa. J’aime beaucoup les ambiances de parking de surf les beaux jours, les descentes de la Rhune en course, les mousserons en avril sur les talus, l’église de Ciboure…
Votre lieu de vie nocturne préféré?
J’aime aller au pays Basque Espagnol, mes lieux de prédilections sont à Fontarrabie, Zarautz et dans le vieux San Se.
Votre boutique préférée (mode, déco, livres…) ?
Je ne vous parlerai pas shopping, en revanche je peux vous parler de deux endroits ou j’achète ou fais réparer mon matériel technique : à Hendaye il y a Michel Petat, chez Patrice Kayak, qui vend des kayaks de mer et fait de très belles réparations sur composites, et à Anglet Romain Chapron, chez UhainaPo, qui travaille le bois, fabrique pagaies, pirogues à voiles… Ces 2 hommes font vraiment du beau travail !
Votre créateur/créatrice préféré(e) au pays basque?
Michel Hacala (ancien pêcheur au Thon à Ciboure, surfeur, sculpteur, peintre…). Son parcours et son œuvre me touchent tout particulièrement.
Greg Rabejac et Eric Chauché, deux grand Messieurs de la photo qui me font rêver et qui savent aller chercher des choses « tellement rares et accessibles à la fois »… Ils apportent une dimension profonde et spirituelle à la photo.
La question qu’on ne vous a pas posée et à laquelle vous auriez aimé répondre ?
Que pensez vous des valeurs du pays Basque ? Des Valeurs d’authenticité et de sincérité. Il règne au pays basque une énergie faite de dépassements de soi, de défis, de famille, de bon vivre et d’art de vivre qui est facilement perceptible…
Crédit photo : www.ocean-outrigger.com